Message des urnes

Les réactions des hommes politiques lors des soirées électorales sont toujours convenues. Les gagnants affichent un large sourire satisfait et ont des propositions plein la bouche, les perdants rient jaune, appellent leurs vainqueurs à plus de modestie et cherchent toutes sortes d'échappatoires pour nier leur défaite.

Pourtant avec la perte de 42 villes de plus de 30 000 habitants, il s'agit bien d'une déroute, d'une raclée, d'une pile, d'une rouste, d'une fessée, d'une branlée, d'une déculottée. De deux choses l'une : il ne s'agit que d'un scrutin à portée locale et les équipes UMP ont présenté des projets ou des bilans particulièrement catastrophiques, le scrutin à une signification nationale et c'est un désaveu cinglant pour le gouvernement en place.

Mais comme le week-end dernier, le Sarko Circus avait mis au point une dialectique commune. Celle du sourd buté et têtu qui ne veut rien entendre. En effet, pas un seul des ministres qui est passé devant les caméras n'a omis de prononcer la phrase magique : "Nous avons compris le message des français : ils sont impatients et attendent de nous que nous poursuivions les réformes plus vite et plus fort".

Transformer une débâcle en plébiscite, l'interprétation est hardie. Il faut une sacrée dose d'imagination et de mauvaise foi pour ainsi décoder le message des urnes.