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Citizen lambda
17 novembre 2009

Nicolas est en voyage d'affaires

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C'est Fanch qui a du aller au charbon pour justifier la suppression de la taxe professionnelle et la réorganisation des collectivités territoriales devant les 11 000 élus du 92e Congrès des Maires. Deux réformes qui passent plutôt mal à gauche, comme à droite. Mais ça semble être le rôle de Fillon d'essuyer les plâtres. En 2008 déjà, il avait été sifflé par les élus locaux quand il avait présenté la loi sur le service minimum d'accueil dans les écoles. Et il en a été de même cet après-midi. Ce fut même une sacrée bronca. Mais Fanch est resté flegmatique.

Ce serait sûrement mal connaître Notre Président que de croire qu'il s'est défilé de crainte de subir la vindicte des élus locaux qui se demandent toujours quels seront les mécanismes et la durée de la compensation. Avec 22 milliards d'euros par an, cette taxe constituait la principale ressource financière des collectivités locales (43 % de ce que rapportent les impôts directs locaux). Selon l'économiste Thomas Pikety : "... cela aboutira à un allègement pour le capital et à un nouvel alourdissement du prélèvement fiscal pesant sur le travail et la consommation"...

En effet, selon le gouvernement, la réforme de la taxe professionnelle devrait fournir un soutien de 11,7 milliards d'euros à la trésorerie des entreprises en 2010. Après le coup de pouce aux banques, quoi de plus normal que d'aider les entreprises. Même si cela s'avère d'une efficacité chronique, c'est le b.a-ba du libéralisme. Mais il va bien falloir trouver ces onze milliards quelque part. Et il y a fort à parier que ça sera dans nos poches. Sous couvert de taxe carbone, taxe d'habitation ou autres. Ou alors, comme le préconise Dominique Perben, les collectivités locales devront apprendre à se serrer la ceinture.

S'il n'avait eu un impondérable, notre Omniprésident aurait certainement honoré avec courage ce rendez-vous pour défendre une réforme qu'il avait lui-même annoncée en février dernier. Sans doute un cafouillage dans la prise de rendez-vous. Aujourd'hui même, Notre VRP doit se rendre  en Arabie Saoudite pour répondre à l'invitation du roi Abdallah. "Une visite d'amitié à caractère semi-privé" : présise-t-on à l'Elysée. Semi-privé, ça veut dire loisirs en langage élyséen ? Ou alors à partir d'une certaine heure, c'est quartier libre ?

Pour pallier à ce rendez-vous manqué avec les maires de France, le chef de l'Etat préfère organiser une entrevue le 20 novembre prochain pour "débattre" avec eux des réformes. Chez lui, à l'Elysée, avec seulement 700 élus présents. Il y a peu de chance qu'il se fasse siffler.

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