Tête de turc
Au coeur d'une cité, des flics nerveux se jettent sur une femme qui promène son bébé. On croit à la bavure. Le landau est rempli de drogue. Caillassage des voitures de police et de celle d'un médecin en visite. Qui est sauvé de la mort par celui qui l'avait agressé. Pendant ce temps, une femme agonise dans les bras de son mari, attendant la venue de ce même docteur. Voilà pour le début. Sept minutes de film. Qui annoncent la couleur : noir. Tête de turc n'accuse ni n'épargne personne. C'est un drame de la connerie ordinaire, construit selon la théorie des dominos, où les réactions en chaîne débouchent sur une tragédie. L'issue de cette sombre histoire est sans grande surprise mais cela a peu d'importance. La qualité d'écriture des situations et leur mise en images prouvent deux choses: Pascal Elbé, dont c'est le premier long-métrage comme réalisateur, veut faire du cinéma et il a des choses à dire. Missions accomplies.