A l'heure où sortent les vampires
Euréka ! J'ai enfin trouvé le moyen d'arrêter définitivement la clope.
Il s'agit tout simplement de se choper une bonne trouille carabinée.
Jeudi, une toux caverneuse liée à une douleur aigue en bas du poumon gauche
m'a expédié dare dare à la polyclinique pour un cliché de cage thoraxique.
Pneumonie, pleurésie, pneumo-thorax, tuberculose et bien sûr crabe ...
Dans l'attente des résultats, on s'adonne au vilain jeu des pronostics.
Croix de bois croix de fer, on se jure que si jamais on en ressort indemne
on fera tout pour se libérer de cette maudite addiction létale.
Après une attente forcément longue malgré un captivant Déon Meyer
on rencontre enfin le radiologue qui au vu de votre mine anxieuse
s'empresse de détailler le négatif avec un sourire qui se veut rassurant :
pas de tâche noire rien qu'un léger voile blanc synonyme d'infection pulmonaire.
Triple ouf ! Cependant pour éradiquer cette saloperie nichée au fin fond de mes bronches
il faut un remède de cheval, un cocktail d'anti-bios qui ne fait pas dans la dentelle.
L'éradicateur s'attaque férocement au système digestif et vous donne un tonus de carpette
mais, si on ne veut pas virer en ado acnéique, on doit aussi éviter toute exposition au soleil.
Pour cause d'azur persistant, je ne profiterai donc pas du congé assorti de sorties autorisées
qui auraient du me permettre de m'installer à une terrasse pour jouir de la légèreté printanière.
Alors, à moins que les nimbostratus se radinent pour mettre le ciel au régime gris anthracite,
durant une semaine, tel un vampire, je ne sortirai de mon antre qu'une fois le crépuscule venu.
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Photo en grand format sur One Day One Shot