Pas d'pot à Ipoh
Le Lonely l'annonçait comme l'adresse idéale.
Vieil hôtel de charme un peu fatigué
où on sert le tea time traditionnel au salon.
Scones, strawberry jam and clotted cream,
bien que ce type de quatre heures m'ait déjà valu
une indigestion carabinée en Cornouaille
je m'en pourlèchai par avance les babines.
Le chauffeur de taxi avait paru interloqué par ma demande
et il m'a semblé que dans son anglais speed et haché
il tentait de me faire changer de destination.
Mais après les dix heures de trajet taxi-bateau-bus,
il me fallait impérativement autre chose dans le ventre
que le petit dej de fortune pris à l'aube.
Pas question donc de louper le tea time,
direction le Majestic hotel et pas ailleurs.
Arrivé devant la façade de l'hôtel fermé par des palissades
je compris mieux la mise en garde du chauffeur
mieux informé que notre guide de papier :
l'hôtel était en travaux depuis plus d'un an.
Nous atterrîmes donc au Ritz.
Chambre aveugle à la forte odeur de renfermé
où à peine le sac posé on songe à ressortir.
Ce que la faim gargouillant nous fîmes aussitôt
pour déguster sur les conseils d'une serveuse
une étrange soupe servie dans une noix de coco
où parmi des légumes peu indentifiables flottaient
ce qui me parut être une patte palmée de varan.
- Photo en grand format sur One Day One Shot