Dérapages incontrôlés

Rentrée en fanfare pour Le Nain comme il l'avait promis à son gouvernement juste avant ses vacances du côté de chez Bush.

Côté politique étrangère, mu par la frénésie d'action, c'est l'interventionnisme godillot qui a prévalu : Le Nain a été sèchement renvoyé dans les cordes après "ses conseils" à Merkel sur la gestion de l'euro, son ministre des Affaires étranges, lui, a du s'excuser auprès du gouvernement irakien après ses déclarations maladroites sur la légitimité du président Maliki. Pas étonnant que l'image du Nain ne soit pas aussi policée hors de nos frontières, là où la presse vit sans pression.

Côté France (à l'Ouest surtout), on a eu droit au mépris du parigo de base : les déclarations du Nain lors de sa visite au Cross Corsen durant la campagne électorale ("je me fous des bretons") ont eu le don d'agacer les porteurs de chapeaux ronds.

C'est sans doute aussi cet irrépressible besoin d'action qui est la cause de cette impulsivité quasi pavlovienne à vouloir légiférer en dégainant la batterie de sanctions dès qu'un problème de société pointe le bout de son nez dans les faits divers. Délinquants sexuels récidivistes ou chiens d'attaque font parler d'eux, et c'est le volontarisme de façade toujours saupoudré d'une large dose de sécuritaire.

Ce gouvernement confond vitesse et précipitation, agitation et efficacité, communication et dialogue, franc parler et populisme. Il ne semble pas y avoir de projets réellement pensés dans les tiroirs ministériels, simplement une réactivité au coup par coup. La seule ligne directrice nettement visible est celle du sabordement des forces de l'Etat par l'Etat lui-même. Nous assistons à un hari kiri ultralibéral : réductions du nombre des fonctionnaires, des prélèvements fiscaux, de la protection sociale et même du pouvoir d'achat et de la croissance.

Après deux mois d'omniprésidence, on commence à distinguer où le Nain nous mène.

Tout droit dans le mur.