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Citizen lambda
29 novembre 2007

Briser la glace

Mardi soir, après la soirée au DD Stadium, coucher raisonnable vers une heure du mat. Morphée m'ouvre ses bras sans attendre, je glisse presqu'aussitôt allongé vers un sommeil tranquille. Les dernières pensées s'évanouissent, quand, dans le lointain, je perçois un bip qui s'impatiente. No problemo, c'est le lave-vaisselle qui annonce la fin de son cycle. Il couinera encore une fois ou deux en pure perte : pas question de quitter le pieu, demain c'est credi et le lever est prévu avant l'aurore. J'ai à peine le temps d'oublier cet agaçant signal qu'une autre sonnerie retentit, deux longs coups nettement plus sonores. Le temps de l'identifier qu'elle se fait déjà plus impétueuse. Flûte, zut et bordel à queues, c'est la porte d'entrée. Pas de bol : je suis l'homme de la maison, les intrusions inopinées en pleine nuit sont de mon domaine. Lever robotique, habillage sommaire tandis que les interrogations affluent : un pote en détresse, le Paulo qu'a pas ses clefs (non, mardi, il ne sort jamais), une bagnole bousillée (ça ne serait jamais que la 3e fois), la voisine qui pète un cable, un plaisantin noctambule, un faux contact (ça serait trop beau) ? Escaliers ... Oups ! Pas de précipitation inutile, c'est encore la phase de réveil. Déclenchement de la porte d'entrée et attente sur le perron, le temps que le visiteur gravisse le chemin qui mène à la maison. Point positif : la nuit est douce ...

L'hypothèse du plaisantin commence à trotter dans ma tête embrumée quand le haut du chemin s'éclaire d'un, puis de deux faisceaux de lampes torches. Comme souvent, j'ai oublié d'allumer le chemin. A la suite des faisceaux apparaissent deux flics en tenue : "Bonsoir Monsieur, Police Nationale, un de vos véhicules vient de subir des dégradations ..." Ouf : les bleus sont là pour m'aider et merde : c'est encore une caisse qui a morflé. Il y a bien trois ans que l'on avait pas eu de bris de pare-brises, de pneus crevés ou de rétro plié, sans compter les trois bagnoles que nous ont défoncées des poivrots motorisés. On a l'habitude, on est rodé, nos voitures ont toujours eu des existences très brèves. D'ailleurs, un des flics me reconnaît, il avait été témoin du fameux coup double quand un imbibé total avait réussi à détruire nos deux caisses d'un seul coup d'un seul, s'encastrant dans la première et détuisant la seconde par ricochet. Un carambolage de haut vol ! Cette fois, c'est une vitre avant, une broutille en quelque sorte. Des révolutionnaires nocturnes ont balancé d'énormes pavetons dans la vitre conducteur de la Twingo de DLD. Le flic compatissant m'affirme qu'ils étaient sur la piste des casseurs, deux types à pied qui, en remontant la rue, s'étaient fait la main sur quelques rétros et autres poubelles avant de finir en apothéose en explosant le pare-brise de la Twingo. Ils les avaient manqués de peu avant qu'ils disparaissent par les petites rues du quartier de Kergoat.

Le quartier de la gare n'a pas grand chose à voir avec Villiers le Bel, ni même avec Penhars, la ZUP quimpéroise où selon les dires de certains élèves il s'en passe de belles la nuit. Je n'en suis pas encore à envisager l'achat d'un Karcher, mais ces dégradations multiples subies les particuliers deviennent usantes pour le sommeil comme pour le porte-monnaie. Maintenant, il est possible qu'on l'ait un peu cherché. Il faut admettre que la Twingo de DLD tire un peu sur le bleu poulaga et, par les temps qui courent, ça peut exciter certains.

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