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Citizen lambda
15 avril 2008

Acculturation

Francisation, anglicisation, hispanisation, américanisation..., les puissances coloniales ont de tous temps pratiqué l'acculturation pour affermir leur contrôle sur les pays qu'elles venaient d'envahir. Au Tibet, la Chine n'a fait qu'appliquer cette pratique utilisée par les occidentaux depuis qu'Hernan Cortès a conquis et colonisé le Mexique. Dès la conquête militaire achevée en 1950, la Chine entame le processus de sinisation au Tibet. En 1952, le Quotidien du peuple, principal organe de presse du Parti, en énonce clairement le principe : "Le Tibet couvre une vaste superficie mais reste peu peuplé. Sa population devrait augmenter, partant des deux ou trois millions d’habitants actuels pour atteindre d’abord les cinq ou six millions, puis plus tard les dix millions."

Cet afflux de population nouvelle aboutit inévitablement à un renversement de la composition ethnique des territoires où cette politique de peuplement est appliquée. La Mongolie intérieure et la Mandchourie, intégrées définitivement à l’empire chinois au XVIIIe siècle, ont été les victimes de cette politique et aujourd'hui, l’on compte cinq Chinois pour un Mongol et trente-cinq Chinois pour un Mandchou. A court terme, à cause notamment de la politique du contrôle des naissances et la liaison ferroviaire Pékin-Lhassa, le Tibet connaîtra un sort identique que ceux de la Mandchourie et de la Mongolie. Totalement sinistré.

C'est aussi en modifiant profondément la structure des villes (comme le montre la vidéo ci-dessus à Lhassa) qui au fil des ans ont été réorganisées "à la chinoise", ou en transformant les édifices religieux en musées, que la Chine dépouille progressivement le Tibet de son identité.

Mais l'anti-religiosité ou le déterminisme ethnique ne sauraient être les seules causes de cette volonté chinoise de contrôler le Tibet. La raison essentielle est, comme souvent, beaucoup plus prosaïque : pétrole, bauxite, étain, arsenic, charbon, jade, saphir, quartz, sel, chrome, cuivre, borax, uranium, lithium, fer, or, argent, plomb, cobalt (ouf), le Tibet possède un formidable potentiel en ressources minérales estimé à 78,4 milliards de dollars. Le Tibet possède également sur son territoire un grand nombre de sources des fleuves importants qui irriguent la Chine : 30% des ressources hydrauliques chinoises se situeraient au Tibet. 

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