Lavilliers Again

Inconditionnel de la première heure, j'ai toujours en mémoire et souvent aux lèvres les premières chansons de Lavilliers ainsi que l'inoubliable concert qu'il avait donné en 1978 au cinéma le Celtic à Brest au moment des manifs contre la marée noire de l'Amoco. C'était le temps où le fauve d'Amazone s'habillait de cuir, où ses chansons de voyages faisaient rêver d'ailleurs et ses textes révoltés entrevoir un monde meilleur.

Je l'avais un peu perdu de vue depuis l'album "Nuit d'Amour" et ne l'écoutais plus que de loin en loin, me contentant des tubes à la radio. J'avais acheté "If" pour le magnifique "On the road again", mais la magie n'opérait plus. Comme les désillusions des années 90, le côté cuir-marcel-muscles passait mal.

Hier soir, Bernard Lavilliers passait sur la scène du Pavillon à Quimper. Si l'homme qui porte magnifiquement sa soixantaine s'est assagi, le charme de sa voix voilée reste intact (merveilleux Fortaleza et Betty à la gratte sèche). Entouré de huit jeunes musiciens de qualité, multi-instrumentistes qui permettent une large palette d'arrangements (section cuivres, orchestre à cordes, battucada ...), l'artiste nous a offert un concert de grande qualité de plus de deux heures. Intense, coloré, chaleureux et vivant.

Un concert dont on sort heureux et ragaillardi comme d'un bain de jouvence. Un peu courbaturé, il faut bien l'avouer, 2h 30 de station debout, à nos âges, ça se paie.   

Bernard Lavilliers (site officiel)

Bernard Lavilliers (chanson des Fatals Picards)

Biz à Youn pour les invits

Comments

[reb]

Je surfe sur C.lambda et je découvre avec une nostalgie amusée, un rictus de bonheur à la commissure des babines, que, avant même de nous connaître, nous traînions nos guêtres (enfin, moi, à l' époque, c' était plutôt treillis et pataugas, jeunes et larges d' épaules, bandits joyeux, insolents et drôles, on attendait que la mort nous frôle ...,) au concert du père Lavilliers au Celtic ... Je me rappelle l' avoir un peu hué pour des paroles malheureuses (ou alors, était-ce de la provoc ?) sur ces bretons qui n' étaient jamais contents de leur sort, mais après, la magie des barbares...