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Citizen lambda
24 novembre 2009

L'Homme à tête de chou

Cliquer pour agrandir l'imageL'histoire de l'homme à tête de chou est née de la rencontre de Gainsbourg avec une statue de FX Lalanne. Cette statue inspirera à Gainsbourg l’histoire de l'homme moitié légume, moitié mec qui tombe raide dingue de Marie-Lou, une shampouineuse délurée avec qui il tirera les quatre cent coups mais qui au bout du compte le rendra complètement coucou. Audace du propos, texte ciselé,  musique intemporelle, parfaite union des trois ... Un album culte que le JP me fit découvrir en 1976. Un jumeau parfait de Melody Nelson. Depuis, je ne me suis jamais lassé d'écouter ces deux OVNIS musicaux.

La dernière fois, c'était samedi dernier sur la voie express. Une galette dans la fente et direction le Quartz pour assister à la seconde représentation de  L'homme à tête de chou. Jean-Claude Gallotta mettait en scène cette histoire en différents tableaux chorégraphiques interprétés par une troupe de 14 danseurs. Un plateau nu, sans meuble ni décor, si ce n'était la chaise à roulettes qui figurait l'absence. Celle de Bashung dont la voix passait en off et celle de Gainsbourg auquel les danseurs empruntaient la silhouette. Les deux hommes avaient déjà collaboré sur le très noir Play Blessures qui marquera le changement de cap de Bashung après les succès publics de Gaby et de Vertige de l'Amour. Cette fois-ci, c'était en quelque sorte l'hommage de l'élève au maître ou plutôt du jeune frère à l'aîné qui lui a ouvert la voie. Bashung n'aura pas eu le temps de le présenter au public. Et c'est JC Galotta qui a rendu un vibrant hommage aux deux artistes disparus.

Une longue standing ovation a salué le spectacle. Et, si j'ai partagé l'émotion qui, tout au long du spectacle, était palpable dans le public  (c'était quand même étrange d'entendre cette voix venue d'outre scène) et qui s'est libérée au moment des applaudissements, je n'ai pas vraiment partagé l'enthousiasme général. Est-ce du à la froideur du play-back ? L'interprétation de Bashung, malgré l'émotion qu'elle dégageait, paraissait un peu trop neutre, presque fade, sans doute trop appliquée et respectueuse. Il y manquait le zeste de sensualité perverse qui traîne dans la voix de Serge G. Il en a été de même pour les arrangements et les musiques additionnelles de Denis Clavaizolle, fidèles mais souvent redondants. Pris entre le plagiat et le respect, l'hommage se révèle être un exercice difficile.

Même si je guinche un peu, je suis loin d'être un expert en danse. La chorégraphie de Gallotta m'a semblé d'inégale valeur. Plutôt confuse et trop chargée de symboles lors des premiers tableaux, mais allant en s'améliorant au fil du spectacle pour même devenir remarquable dans les dernières chansons (Flash forward, Meurtres à l'extincteur, Marilou reggae). Dans ces scènes plutôt chaudes, on retrouvait enfin dans le corps des danseurs l'esprit subversif de Gainsbourg et la saveur incomparable de ses mots.

Avec Alain Bashung sur scène accompagné de ses musiciens, ce spectacle aurait  eu une tout autre ampleur. L'ombre du Commandeur aurait été celle de Gainsbourg. Ce n'était sûrement pas ce qui avait été prévu à l'origine. Pourtant, tel qu'il nous a été présenté, ce spectacle ressemblait plus à une ébauche. Avec de bonnes trouvailles mais avec aussi beaucoup d'imperfections et de superflu à élaguer. Mais Gallotta avait-il d'autres possibilités ? Quand un être vous manque tout n'est-il pas dépeuplé ?

Lien Extrait vidéo du spectacle (Flash Forward)

Lien Critique d'Aurore Krol (Les trois Coups)

Lien Bashung chante l'homme à tête de chou (4 extraits)

Lien Site de JC Gallotta

Lien Ecouter l'album de Gainsbourg (Deezer)

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Commentaires
C
J'ai assisté à la même représentation que vous au quartz... Et moi, j'avoue avoir vraiment adoré ce moment ... J'ai été saisi par l'émotion...
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