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Citizen lambda
24 septembre 2007

4 mois, 3 semaines, 2 jours

Les 3 acteurs principaux de 3 mois, 2 semaines, 2 jours : Anamaria Marinca, Laura Vasiliu, Vlad Ivanov

J’ai enfin réussi à voir le film du réalisateur roumain Cristian Mungiu. Dimanche après-midi, le crachin tombait dru sur Quimper : un temps idéal pour s’enfermer dans une salle obscure.

Tout au long du film, aussi, il y aura du gris. Gris plombé du ciel d'hiver qui enveloppe une Bucarest humide. Gris terne du quotidien de deux jeunes étudiantes qui partagent une chambre dans une cité universitaire. Gris pesant du régime Ceaucescu qui, avec sa bureaucratie omniprésente et sa corruption institutionnalisée, empoisonne la société roumaine. Gris sale des lâchetés masculines.

Le réalisme social de C. Mungiu est dans la veine des films du Décalogue de Kieslowski : rude et sans concession, jamais manichéen. Une caméra nerveuse et précise, des cadrages serrés souvent oppressants, une lumière naturelle rappellent le cinéma de Lars Von Trier, l'onirisme en moins. Mais c’est le jeu des acteurs (longs plans séquence, souvent en huis clos) d'une humanité bouleversante qui donne son souffle au film. L'acariâtre réceptionniste d’hôtel, la contrôleuse de bus au regard suspicieux, les deux étudiantes, l'homme sans scrupules ... chaque personnage possède une étoffe tissée avec soin et précision par C. Mungiu. L'histoire simple et prenante est une fable amère et lucide sur la condition des femmes. Elle se passe dans la Roumanie de Ceaucescu en 1987, mais elle a, hélas, une portée universelle.

"4 mois, 3 semaines, 2 jours" est une Palme d'or d'un grand cru.

Extrait du film 4 mois, 3 semaines, 2 jours
(02:30)

Extrait du film "4 mois, 3 semaines, 2 jours"

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Cinéma roumain : des films mais pas de salles

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