Excès de tolérance

Plus de 130 000 personnes seraient décédées ou portées disparues et 2,4 millions de personnes ont été gravement affectées par le cyclone Nargis. Un mois après le cyclone, un grand nombre de birmans manquent encore de nourriture, d’abri et de soins élémentaires. Début juin, les Nations unies ont annoncé qu’elles n’avaient pu fournir une aide qu’à 40 % des survivants, essentiellement dans la région de Yangoon.

La gestion de la crise par le régime militaire birman a largement contribué à aggraver une situation déjà désespérée, à laquelle viennent désormais se greffer de multiples violations des droits de l’homme. Le 2 juin, le Haut Commissaire aux Droits de l’Homme des Nations Unies, Louise Arbour, a fait la déclaration suivante au Conseil des Droits de l’Homme : "en ce qui concerne le Myanmar, l’obstruction faite au déploiement de l’assistance illustre les effets pervers d’une tolérance internationale de longue date à l’égard des violations des droits de l’homme, qui rend cette obstruction possible".

Il est en effet étonnant de voir l'US Navy accepter si facilement de perdre la face devant une poignée de généraux emmédaillés. On a connu l'armée américaine plus prompte à l'action et moins respectueuse de l'avis des envahis. En Irak ou en Afghanistan, un des arguments de Bush n'était-il pas de libérer le peuple du joug d'une dictature ?

The Irrawady (journal birman en exil)