A la recherche des carreaux perdus
Quand on ne l'est pas encore devenu
le mot presbyte peut prêter à sourire.
Dès l'entrée dans la confrérie des binoclards,
le calembour paraît beaucoup moins drôle.
Notamment, quand on se cale dans le canapé,
pieds sur l'accoudoir et tête dans les coussins,
pour déguster peinard L'Impossible de mai
et qu'on s'aperçoit que la typo est riquiqui.
On cherche du regard les indispensables loupes,
mais oeuf corse : rien en vue dans le secteur.
Alors, entre titres et images, on feuillette,
pour très vite s'apercevoir qu'on en veut plus.
On s'extirpe donc du profond canapé
et on parcourt la pièce, puis la maison,
à la recherche des carreaux perdus.
Dans ces cas là, surtout rester zen
pour parvenir à se remémorer
l'endroit exact où on les a posés.
C'est souvent le plus improbable.
Cette fois-ci, c'était au sous-sol,
le dernier des trois étages inspectés,
juste à côté du panier d'épingles à linge.